city, shopping street, shopping center

Mauvais cru pour le commerce en 2012

Regards croisés sur la situation du commerce de détail en 2012 à travers deux enquêtes de référence : l’étude  annuelle de l’INSEE et l’enquête statistique « Chiffres et Commentaires » que vient de publier la Fédération des centres de gestion. Le rapprochement des deux documents nous livre une photographie très précise de l’activité commerciale des détaillants.

Pour en savoir plus : http://www.fcga.fr (Catégorie : Observatoire de la Petite Entreprise)

En 2012, selon l’INSEE, les ventes TTC du commerce de détail et de l’artisanat commercial (boulangeries, pâtisseries, charcuteries) progressent de 2% en valeur, mais restent stables en volume (+0,1%).

Dans le même temps, l’enquête statistique menée par la FCGA sur les exercices clos en 2012 de 210 000 entreprises du commerce de détail, de l’artisanat commercial, des services et du bâtiment artisanal offre une photographie chiffrée complète de l’économie du secteur.Vidéos : en ce moment sur Actu

75 professions appartenant à 11 grandes familles professionnelles sont passées au crible de l’analyse de la Commission des études économiques de la FCGA,  présidée par Yves Marmont, expert-comptable dans l’Ain.

Premier enseignement : toutes activités confondues, le chiffre d’affaires stagne en 2012 (+0,5%) tandis que le résultat moyen recule de 2,5%. Même si les populations analysées ne sont pas identiques, les deux études recouvrent deux grands champs statistiques communs : le commerce de détail traditionnel et l’artisanat commercial.

TOUR D’HORIZON DES PRINCIPALES TENDANCES OBSERVÉES EN 2012, DANS TROIS GRANDS SECTEURS D’ACTIVITÉ, PAR L’INSEE ET LA FCGA

LE COMMERCE DE DÉTAIL ALIMENTAIRE

Selon l’enquête INSEE, en 2012, les ventes diminuent de 0,8% en volume dans l’ensemble du commerce alimentaire. Toutes les formes de ventes sont touchées par ce recul, à l’exception des magasins de produits surgelés dont les ventes croissent légèrement (+1,2%). Celles des magasins d’alimentation spécialisée et d’artisanat commercial diminuent de 1,6% après deux années de rétablissement (+0,9% en 2010 et +0,4% en 2011). La baisse est moins marquée pour les petites surfaces d’alimentation générale, les supérettes et les grandes surfaces d’alimentation générale (respectivement – 0,6%, – 1,0% et – 0,6%)

Le commentaire de la FCGA : « Nos données mettent en évidence une activité en hausse de 1,5% en 2012. Globalement, les commerces alimentaires traditionnels résistent plutôt bien à la conjoncture, notamment la boucherie artisanale (+2,1%), la pâtisserie (+2%) et les magasins de fruits et légumes (+2,3%). En ce qui concerne le résultat courant du secteur, il enregistre une baisse de 1,5 point en moyenne ».

LE COMMERCE DE DÉTAIL NON ALIMENTAIRE

Les ventes en volume de l’ensemble des magasins non alimentaires spécialisés progressent de nouveau (+1,0%). Mais, exception faite de la crise de 2009, c’est la plus faible hausse de ces dix dernières années.

L’érosion du pouvoir d’achat des ménages pèse sur les produits d’amélioration et d’équipement de l’habitat et sur le secteur de l’équipement du foyer, dont les ventes ne progressent pas (-0,2% en volume).

Les ventes de biens culturels et de loisirs, en particulier de livres, CD et DVD, reculent de 0,6%.

Le secteur de l’habillement-chaussures se redresse légèrement (+1,1% en volume), après quatre ans de quasi-stagnation.

Les ventes des pharmacies augmentent un peu moins vite que les deux années précédentes (+2,8% après +3,7% et +3,8%).

Le commentaire de la FCGA : « Nous observons aussi, de notre côté, un essoufflement de l’activité dans trois secteurs qui recoupent les professions citées par l’INSEE : l’équipement de la personne (dont habillement et chaussures) avec un chiffre d’affaires moyen en recul de 1,1% sur la même période, l’équipement de la maison (-2,1%) et la culture et les loisirs (-1,5%). En ce qui concerne la pharmacie d’officine, l’activité diminue légèrement (-0,2%, contre +0,8% en 2011) et la rentabilité s’effrite sensiblement (-0,4%, contre +3,6% en 2011).

LA VENTE ET LA RÉPARATION AUTOMOBILE

En 2012, toujours selon l’INSEE, les ventes au détail de l’ensemble des secteurs du commerce et de la réparation automobile diminuent de 5,8% en volume après une année 2011 assez satisfaisante, dynamisée par les derniers effets du dispositif de prime à la casse. Les ventes du secteur du commerce de véhicules automobiles baissent de 7,5% en volume en 2012 (-5,6% en valeur).

Les ventes en volume du secteur de l’entretien et de la réparation de véhicules sont en repli (-2,4%) pour la cinquième année consécutive. Cette tendance s’explique, en partie, par le recul du nombre d’accidents de la route. Les secteurs du commerce d’équipements automobiles résistent mieux : les ventes en volume sont stables pour les détaillants (-0,1%) et progressent légèrement pour les grossistes (+1,2%).

Le commentaire de la FCGA : « Le secteur, composé principalement de garagistes indépendants dans notre étude, enregistre une baisse d’activité de -0,1% et un résultat courant en chute de 5,3%. Indéniablement, en 2012,  la conjoncture est défavorable pour les professionnels de la vente et de la réparation auto. Dans la plupart des professions représentées, la rentabilité se dégrade sévèrement ».

AVIS D’EXPERT

Charles MELCER, Président de la Confédération des commerçants de France

« En 2012, la consommation est freinée par l’incertitude et la crainte de l’avenir. De plus, structurellement, les commerçants indépendants continuent de souffrir de la baisse du pouvoir d’achat des ménages. Malheureusement, les premiers indicateurs pour 2013 ne sont pas rassurants ».

MÉTHODOLOGIE DE L’OBSERVATOIRE

Tous les mois, près de 70 centres de gestion agréés (CGA), répartis sur l’ensemble du territoire national, transmettent les chiffres d’affaires, rendus anonymes, de leurs adhérents à la Fédération. Les indices d’activité sont calculés chaque trimestre, à partir des chiffres d’affaires d’un échantillon de 15 000 petites entreprises de l’artisanat, du commerce et des services. L’évolution des activités est pondérée par le nombre d’entreprises recensées par l’INSEE dans chaque secteur considéré. Un questionnaire est parallèlement adressé chaque trimestre à près de 2 000 petites entreprises représentatives, permettant d’établir le baromètre du moral des dirigeants et de leurs intentions d’investissement et de recrutement.

LA FÉDÉRATION DES CENTRES DE GESTION AGRÉÉS EN BREF…

400 000 petites entreprises (TPE) et 114 Centres de Gestion Agréés (CGA)

92% des entreprises nationales ont moins de 10 salariés

50% des TPE imposées au BIC sont adhérentes à un CGA

Grâce à l’adhésion à un CGA, le revenu imposable de l’entreprise n’est pas majoré de 25% !

Le réseau FCGA créé en 1978, c’est aussi 2 000 000 d’emplois salariés et non salariés, 70 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 6 000 experts-comptables correspondants.

Les CGA, structures associatives de proximité, constituent un pôle remarquable de conseils collectifs : aide à la gestion, formation et prévention fiscale. Les TPE bénéficient d’une offre pédagogique attractive (les CGA sont parmi les premiers centres formateurs de la petite entreprise avec 500 000 heures annuelles de formation).

La FCGA forme un réseau d’information et d’assistance aux TPE présent sur l’ensemble du territoire national et capitalise une expertise économique et sociale reconnue de la petite entreprise.

Elle dispose d’outils d’observation et d’analyse particulièrement fiables qui alimentent régulièrement une base de données statistiques très performante.